The interview : le Synopsis vu par Buddyweb

Réalisé par Seth Rogen, ce film table sur un scénario simplet certes, mais très impactant, compte tenu du contexte géopolitique actuel qui est d’ailleurs autant à l ‘origine du succès que des problèmes rencontrés par le long métrage.

On y découvre deux personnages atypiques : un animateur TV d’un show de divertissement (interprété par James Franco) et son réalisateur (Seth Rogen en personne), tout deux animés par un projet commun : partir en Corée du nord pour interviewer Kim Jong-un, le dirigeant actuel de ce doux pays et, accessoirement, un grand fan de leur émission. Sur place les choses ne se déroulent pas comme prévu, la CIA les contactent et décident de faire du duo hollywoodien des tueurs à gage ayant pour but ultime de tuer le leader nord-coréen. Ce dernier, interprété par Randall Park, fait effet d’un véritable clown aux yeux de n’importe quel spectateur doté d’une quelconque connaissance de l’actualité et cela quelque soit son horizon (occidental ou non). Addict de l’americain way of life, le « Kim Jong-Un » imaginé par Seth Rogen adule Katy Perry, regarde le basketball et aime les cocktails alcoolisés tels que le Margarita. On est donc bien loin du personnage réel, multipliant les menaces à l’égard de l’occident, assistant a d’innombrables défilés militaires pendant que la population, dont il est garant, vit dans une situation de précarité extrême.

The interview : piratage de Sony et marketing ambitieux

Dans la même lignée que Délire express et This is the End, l’humour gras des comédies américaines est au rendez-vous et fait passer un bon moment, sans plus. Navet pour certains, sans intérêt pour d’autres, il est certain que « L’interview qui tue » n’est pas le film de l’année. Il n’en reste pas moins un bon divertissement qui a su, grâce a un marketing et a une distribution aussi brillante qu’involontaire, faire parler de lui dans le monde entier. En effet, le film a été distribué simultanément dans 300 salles américaines, en VoD sur Youtube Movies, XBox Live, Google Play et le site de Sony. Il n’est autre que le premier film à bénéficier d’une telle sortie qui a généré déjà plus de 15 millions de dollars avec plus de 2 millions de téléchargement et visionnement au cinéma, et cela ne cesse de croitre. Pourquoi ? Cela est du essentiellement aux polémiques créées autour du film (censure dans certains pays) et du piratage de Sony qui a provoqué l’apparition de ce dernier sur la toile déjà avant sa sortie. Il fallait donc trouver une solution astucieuse pour sauver le métrage. Chose faite avec brio.

Ainsi, après le scandale du piratage de Sony Pictures, les services de renseignement américains ont affirmé qu’il s’agissait probablement d’une attaque informatique d’origine Nord coréenne. Parmi les téraoctets de données dérobées par les hacker, appelé GOP (Guardians Of Peace) et jusqu’alors inconnus, se trouve une multitudes d’informations sur les différents employés de Sony Pictures ainsi que ses productions, et plus particulèrement les plus récentes dont fait partie « The Interview » . Ce groupuscule alimente en informations confidentielles certains sites d’informations avec un emploi du temps bien précis et cela pour une durée indéterminée, ce qui ronge la marque sans interruption. C’est une attaque d’envergure qui respecte un plan d’action très pointilleux et élaboré à l’avance, ce qui porte à croire que cette intrusion était prévue depuis un bout de temps déjà et a été orchestrée par des personnes très bien renseignées, très expérimentées et ayant un but commun au niveau politique.

En parallèle, on sait que depuis l’annonce de la sortie du film, les tensions entre les états-unis et la Corée du Nord n’ont cessé de croitre jusqu’au piratage de Sony Pictures, la société de production du film. On comprend alors la suspicion croissante des USA à l’encontre du régime Coréen. Tout ça aurait donc pour origine … un film. Et pas n’importe lequel : une comédie américaine à la limite de la série B. Inimaginable ! Et donc peu étonnant qu’il s’octroie un tel succès !

The interview : la promesse de Sony Pictures contre l’oppression de la Corée du Nord et GOP (Guardians Of Peace)

Qu’il soit à l’origine du piratage du Sony ou pas, et que les Nord coréen soient à l’origine de celle-ci ou pas, il faut garder en tête que jamais un film n’avait fait autant de remous. On en vient même à se demander si « L’interview qui tue » aurait eu autant de succès sans cette affaire, Sony ayant très largement joué sur le côté marketing du « la liberté d’expression » pour son film. Diffusé sur le net en même temps que ça sortie en salle, tout a été orchestré pour montrer au monde entier que la célèbre marque se voulait être protectrice des démocraties à travers ce film.

Hier lors d’une conférence de presse à la veille de l’ouverture à Las Vegas du salon annuel d’électronique grand public International CES, le directeur général de Sony Pictures a d’ailleurs indirectement évoqué l’affaire en plaçant quelques mots bien étudiés : «La liberté de parole, la liberté d’expression, la liberté d’association: ce sont des bases importantes de Sony et de notre industrie du divertissement».

Oh oui mesdames, messieurs, cette histoire est loin d’être terminée.